Le Syndicat des travailleurs de la Justice (SYTJUST), en mouvement social depuis le 2 juin dernier, a annoncé avoir décrété 72 heures de grève renouvelables à partir de lundi, sans exclure de rencontrer le gouvernement sur la suite à donner à ses revendications.

« Le Bureau Exécutif National (BEN) du Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST) a décrété 72 heures de grève renouvelables couvrant les lundi 13, mardi 14 et mercredi 15 juillet 2020 », peut-on lire dans une déclaration transmise dimanche à l’APS parvenu à l’APS, dimanche.Le SYTJUST s’étonne du fait que depuis le début de la crise, les autorités du ministère se soient abstenues de se prononcer publiquement sur cette grève partie selon le syndicat de la volonté de ces dernières de se remettre en cause « les acquis des travailleurs de la Justice portés par des décrets dûment signés après avoir satisfait tous les préalables techniques requis ».

« Quoi qu’il en soit, le SYTJUST continue le combat tout en affirmant encore qu’il a été et demeure toujours dans les dispositions de rencontrer le Gouvernement pour l’entendre répondre » notamment sur la mise en œuvre du protocole d’accord du 17 octobre 2018 que les deux parties ont paraphé.Le syndicat évoque également la publication au Journal officiel des décrets n° 2018 – 2259 du 14 décembre 2018, n° 2018 – 2260 du 14 décembre 2018 et n° 2018 – 2261 du 14 décembre 2018.De même que l’organisation des formations préalables au reclassement des travailleurs de la Justice dans leurs nouveaux corps et nouvelles hiérarchies respectifs, en vertu des dispositions transitoires du décret n° 2019-413 portant création du Centre de formation judiciaire (CFJ) et fixant ses règles d’organisation et de fonctionnement et en vertu des dispositions transitoires du décret n° 2019-575 du 5 février 2019 modifiant le décret n° 2011-509 du 12 avril 2011 portant statut du cadre des fonctionnaires de la Justice.

Le SYTJUST annonce par ailleurs organiser une marche pacifique, mardi, à partir de 11 heures, sur le boulevard général De Gaulle, pour amener le gouvernement à prendre en compte ses revendications.Des organisations sénégalaises parmi lesquelles la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO) ont récemment appelé les pouvoirs publics à reprendre « sans condition » le dialogue avec le syndicat des travailleurs de la justice, dont les membres sont en grève « depuis bientôt un mois ».Dans un communiqué parvenu à l’APS, les organisations signataires, dont la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH) et Amnesty International Sénégal ont demandé aux pouvoirs publics de respecter les engagements qu’ils ont « pris lors des négociations avec les syndicats des travailleurs pour éviter les grèves récurrentes que connaissent tous les secteurs de la fonction publique et qui ont de graves incidences sur les droits humains ».La RADDHO, la LSDH et Amnesty International Sénégal se disent « préoccupées » par cette grève qui a entraîné une « paralysie de fait de toutes les juridictions du pays ».« Cette grève a de graves conséquences sur le droit des citoyens à un service public de la justice continu et de qualité. Les droits des personnes privées de liberté sont particulièrement affectés par cette grève », soulignent-elles dans leur communiqué conjoint.

Auteur : Aps