L’ampleur des inondations a montré les limites techniques et sociales du Plan décennal de lutte contre les inondations. En effet, comme le «Plan Jaxaay » du Président Wade pour lutter contre les inondations de 2004 et 2005, Le Plan décennal 2012/2022 du Président Macky s’est heurté à la même problématique de l’absence d’une politique appropriée de gestion de la nappe phréatique !
En effet, les pompiers se sont heurtés au même problème que le Président Wade avait voulu éviter avec son « Plan Jaxaay », à savoir, l’impossibilité d’évacuer de façon durable les eaux de surface qui inondent certaines zones de Dakar et sa banlieue, du fait de la remontée constante de la nappe phréatique !
En effet, les cités » JAxaay » revivent le même syndrome des inondations à chaque grosse pluie, reproduisant le calvaire vécu par les populations dans les zones qu’elles ont dû quitter pour se mettre à sec !
DE la même manière, nos pompiers se désolent de « tourner en rond », puisqu’après chaque évacuation des eaux de surfaces le jour, le lendemain, ils trouvent les mêmes places inondées tout en se plaignant de la remontée de la nappe phréatique !
L’absence d’une politique appropriée de gestion de la nappe phréatique, comme l’avait révélée le PIT /SENEGAL, dans un « Mémorandum sur les inondations » en 2005, est le véritable « talon d’ Achille », qui est commun au « Plan Jaxaay » et au « Plan décennal »
Ces deux plans se sont focalisés sur les eaux de surfaces pour permettre leur évacuation le plus rapidement possible couplé d’un « déménagement de populations » !
C’est cette approche qui a fit fleurir le « business juteux des motopompes et des tuyaux d’évacuation, sur financement du « Plan ORSEC » !
L’on dirait que ce sont ceux qui s’enrichissent grâce aux financements du « Pan ORSEC », qui sont à l’origine de cette obsession sur la gestion des eaux de surface, en ignorant superbement l’alerte du, PIT/SENEGAL donnée depuis 2005 sur la nécessité de prendre en compte la gestion de la nappe phréatique dans la lutte contre les inondations !
Aujourd’hui, à l’heure du bilan du « plan décennal » pour envisager , la suite à donner dans la lutte contre les inondations, il urge de prendre le taureau par deux cornes, à savoir la » gestion simultanée des eaux de surfaces et de la nappe phréatique ».
Au niveau de la SONES, comme au niveau du ministère de l’Hydraulique, il ne manque pas de compétences avérées pour mener à bien cette vision, qui est éminemment politique. Les inondations à Dakar et banlieue ne sont ni une fatalité, ni une malédiction !
Ibrahima SENE PIT/SENEGAL