Lors de la table ronde organisée par Pedro Sanchez, président du Gouvernement espagnol et Charles Michel, Président du Conseil européen, plusieurs points ont été soulignés en vue d’aller vers une architecture financière internationale équitable.
Il s’agira dans les réflexions de ne pas » prôner une révolution, mais une évolution, pour que les Institutions qui pilotent cette gouvernance prennent suffisamment en compte les besoins et intérêts légitimes des pays qui ont rejoint le système de Bretton Woods après 1944 et qui constituent aujourd’hui l’écrasante majorité de ses membres ».
Il a été rappelé » le diagnostic honnête que le SG Guterres a fait au Sommet de Paris pour un nouveau Pacte financier mondial :
« l’architecture financière mondiale est dépassée, dysfonctionnelle et injuste…Les Institutions financières internationales sont aujourd’hui trop restreintes pour remplir leur mandat et être au service de tous…Une architecture financière qui ne représente pas le monde d’aujourd’hui risque d’ailleurs de conduire à sa propre fragmentation… ».
Ainsi, les participants ont décidé de » rappeler le manque de progrès dans la mise en œuvre de la réallocation partielle des DTS et de l’Initiative du G20 sur la suspension du service de la dette ; saluer toutefois l’initiative prise par certains partenaires financiers pour la mise en place de clauses de suspension de la dette en cas de catastrophes naturelles ; souligner la nécessité de revoir les critères de notation des agences d’évaluation pour plus d’objectivité et d’équité. Cette notation défavorable dont souffrent nos pays se traduit par des primes de risque surévaluées et des taux d’intérêt très élevés, ce qui gonfle considérable notre service de la dette ; et face aux limites de l’aide publique au développement, plaider pour que l’OCDE révise les conditions d’accès au crédit export, en assouplissant les règles sur les taux du crédit et la durée des délais de grâce et des périodes de remboursement. Cela permettrait de mobiliser plus de ressources pour le financement des projets de développement et le soutien de l’investissement privé pour une croissance et une prospérité partagées ».
De plus, » poser la question de la lutte contre les pratiques fiscales abusives (congés fiscaux abusifs) et illicites (évasion fiscale) pour que l’impôt soit payé là où la richesse est créée ; et rappeler la problématique de la justice climatique. Nos pays sont enfermés dans un dilemme : ils s’endettent pour financer leurs projets sobres en carbone et résilients au changement climatique. Pendant ce temps, on peine à mobiliser les 100 milliards par an convenus (depuis la COP 15 en 2009 à Copenhague) pour soutenir le financement de de l’action climatique des pays en développement ».