Ahmadou Bamba (son nom complet est Ahmad Ibn Mohammad Ibn-Habiboullah al Bekki) est né à Mbacké-Baol au nord-est du Sénégal, ville fondée par son arrière-grand-père Maharame Mbacké dans le royaume de Baol. Il fut plus connu sous l’appellation de cheikh Ahmadou Bamba du nom de son homonyme cheikh Ahmadou Bamba Sall qui était un saint du Saloum. Son père, Momar Anta Sali Mbacké, était un savant respecté par les rois de son époque car son enseignement était de très haut niveau. Sa mère Mame Diarra Bousso, plus connue sous le nom de Diarratou Allah (la protégée d’Allah) était une sainte aussi reconnue par les sénégalais que par les mauritaniens. A l’âge de 7 ans il fut confié à son oncle Serigne Mboussobé par son père afin d’apprendre le Coran. Ce dernier le confiera à Serigne Tafsir Mbacké Ndoumbé, l’oncle de sa mère, afin de compléter ses études coraniques. Lorsque Tafsir Mbacké mourut cheikh Ahmadou Bamba retourna à l’école de son père qu’il ne quitta plus. Du vivant de son père, il versifia les écrits sur le Tawhid notamment Oum al barahim de Cheikh Abdallah Sanoussi qu’il intitula Mawahib al Qoddous. Cet ouvrage de 600 vers écrit pousse son père Momar Anta Saly à l’introduire dans le programme de son école. Le cheikh écrira d’autres livres parmi lesquels Tazawudou Cikhar (Le viatique des jeunes) et Jawharou Nafis (Le joyau précieux) qui est un commentaire en vers de l’imam Al Akhdari. Dans le soufisme, cheikh Ahmadou Bamba versifia Bidayat al Hidaya petit traité de l’Imam Ghazâli qu’il intitula Moulayyinou Soudour. Il composa également des odes et des panégyriques exclusivement dédiés à Allah et au prophète Mahomet. Son père quitta en 1880 Patar pour aller fonder un autre village appelé Mbacké Cayor ou il mourut trois ans plus tard en 1883[1].
Ahmadou Bamba resta à Mbacké Cayor pendant 2 ans dans le dessein d’aider les disciples de son père à approfondir leurs connaissances. Le prophète Mahomet lui est apparu et lui a demandé d’éduquer ses disciples par l’étude.
Il rassembla l’ensemble de ces étudiants qui étaient dans une daara (école coranique) et leur dit : « si vous voulez juste étudier vous pouvez aller vers un autre dorénavant je resterais juste avec celui qui veut ce que je voudrais ». Après ces propos il les laissa prendre leur décision, à la fin il ne resta que 39 disciples dans sa daara qui était l’une des plus grandes du pays.
C’est la naissance de la mouridiyyah (la voie qui mène vers Allah). Il fonde Touba (Sénégal) en 1888, un lieu isolé situé à l’intérieur de la forêt de Mbaffar où il resta pendant 7 ans.