« Elucider les origines du SARS-CoV-2 est crucial pour mieux faire face à l’épidémie actuelle et réduire les risques de futures pandémies. Malheureusement, plus d’un an après l’apparition des premiers cas, les origines de la pandémie sont toujours inconnues. » Moins d’un mois après la fin des travaux de la mission conjointe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et des autorités chinoises, chargée d’enquêter sur le transfert à l’homme du nouveau coronavirus, un collectif d’une trentaine de personnalités appelle à la conduite d’une investigation complète et indépendante aux sources de la pandémie de Covid-19.
Publié jeudi 4 mars aux Etats-Unis par le Wall Street Journal et en France par Le Monde, l’appel est notamment signé par Jamie Metzl, membre du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche sous l’administration Clinton et ancien collaborateur de Joe Biden, mais aussi par les virologues Bruno Canard et Etienne Decroly, chercheurs au CNRS, les généticiens Jean-Michel Claverie (université d’Aix-Marseille) et Virginie Courtier (Institut Jacques-Monod, CNRS).Lire la tribune : « Nous souhaitons une enquête sur les origines de la pandémie de Covid-19 approfondie et crédible »
La lettre ouverte expose d’abord les limites structurelles de l’exercice mené par la mission commune OMS/Chine. Elle propose ensuite une liste des conditions nécessaires à la conduite d’une enquête scientifique susceptible de répondre aux questions posées par l’émergence de la maladie. L’initiative apparaît comme une réaction aux premières conclusions de l’équipe OMS/Chine, présentées le 9 février à Wuhan au cours d’une conférence de presse de près de trois heures.
Ces premières conclusions avaient suscité de nombreuses interrogations au sein de la communauté internationale. En particulier, la mission avait appelé à intensifier la recherche sur une possible circulation du nouveau coronavirus par l’intermédiaire du commerce de produits surgelés, contribuant ainsi à accréditer une thèse soutenue par les autorités chinoises, pour qui le virus aurait pu être introduit en Chine par ce biais. La mission avait également jugé l’hypothèse d’un accident de laboratoire suffisamment improbable pour rendre inutile toute poursuite des investigations scientifiques en ce sens.