La Russie et la Chine signent un accord pour une future station lunaire

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Sur la Terre comme au ciel, les jeux d’influence sont essentiels. Mardi 9 mars, Zhang Kejian, le patron de l’Administration spatiale nationale chinoise (ASNC), et son homologue russe, Dmitri Rogozine, directeur général de Roscosmos, ont signé, au nom de leurs deux pays, un accord prévoyant la construction conjointe d’une future station lunaire.

Il est dit dans le texte que celle-ci sera « ouverte à tous les pays et partenaires internationaux intéressés, renforcera les échanges de recherche scientifique et favorisera l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par l’humanité à des fins pacifiques ». Toutefois, le non-dit compte ici plus que l’explicite : cette installation se veut une concurrente de la Lunar Gateway, la station en orbite lunaire que les Etats-Unis s’apprêtent à construire en partenariat avec l’Europe, le Canada et le Japon.

 Ce projet sino-russe baigne dans un brouillard quasi total. Le texte utilise les mots de « station » et de « base », sans spécifier ce qu’ils recouvrent. On lit dans le communiqué publié par l’ASNC que cette station sera « construite sur la surface lunaire et/ou en orbite lunaire ». Aucune date de début de construction n’est précisée, aucun calendrier présenté, aucun budget avancé.

On ignore même qui ira sur la Lune : des machines ou des équipages ? « Nulle part je n’ai vu que l’on parlait d’humains », souligne Isabelle Sourbès-Verger, directrice de recherche au CNRS et spécialiste des politiques spatiales. La seule référence, elle aussi très floue, à des individus de chair et d’os, se trouve dans la version russe du communiqué, qui évoque « la possibilité d’opérations à long terme sans personnel, dans la perspective d’une présence humaine sur la Lune »…

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