Environ 180 personnes, dont des expatriés, sont piégées dans un hôtel depuis trois jours à Palma au Mozambique, par une attaque djihadiste, ont rapporté, vendredi 26 mars, des travailleurs et des sources sécuritaires. Le gouvernement a confirmé l’attaque et précisé que les forces de sécurité (SDS) avaient lancé une opération pour chasser les rebelles.
L’armée tentait d’évacuer par voie aérienne les travailleurs vers un périmètre plus sûr depuis cette zone qui abrite un mégaprojet gazier auquel participe le groupe français Total, selon des personnels concernés.
Des djihadistes ont lancé leur attaque mercredi après-midi, obligeant des habitants terrifiés à chercher abri dans la forêt environnante et les travailleurs à se réfugier dans l’hôtel Amarula, situé au nord de la localité.
Elle est survenue le jour de l’annonce par le géant français de la reprise des travaux de construction sur le site gazier qui devrait être opérationnel en 2024. Total est le principal investisseur du projet, avec une participation de 26,5 %. Six autres groupes internationaux sont impliqués dans ce projet, dont l’italien Eni et l’américain ExxonMobil.
Un bilan encore inconnu
« Presque toute la ville a été détruite. Beaucoup de gens sont morts », a assuré un travailleur par téléphone, vendredi, après avoir été évacué. Il n’a toutefois pas donné de détails sur les victimes et sur leur nationalité.
Une autre personne travaillant pour une compagnie associée à Total a dit que des hélicoptères ont survolé l’hôtel Amarula vendredi, cherchant à établir « un corridor pour évacuer quelque 180 personnes piégées dans [cet établissement] ». « Mais à la tombée de la nuit les rebelles [continuaient] à progresser vers l’hôtel », a-t-elle ajouté.
La ville de Palma, située sur l’océan Indien, est à plus de 1 800 km au nord-est de Maputo dans la province riche en gaz de Cabo Delgado, où les autorités sont confrontées à une violente insurrection depuis 2017. Des djihadistes armés, connus sous le nom de Chabab et qui ont fait allégeance à l’organisation Etat islamique en 2019, y mènent des attaques sanglantes depuis plus de trois ans. Elles avaient faibli ces derniers mois, une accalmie imputée à la riposte militaire.