groupe chinois Huawei a eu accès, par le passé, à toutes les données du réseau mobile de l’opérateur néerlandais de télécommunications KPN et, notamment, aux conversations de l’ancien premier ministre Jan Peter Balkenende (2002-2010), ainsi que de membres de son gouvernement. C’est ce qu’a révélé, samedi 17 avril, le quotidien De Volkskrant, en s’appuyant sur un rapport resté secret depuis 2010. Ses conclusions sont particulièrement « sensibles » car, selon leurs auteurs, elles auraient pu « menacer sérieusement » l’existence du réseau de KPN Mobile, qui comptait, à ce moment-là, 6,5 millions d’abonnés.
KPN utilisait depuis 2009 la technologie du géant de Shenzhen et six employés chinois travaillaient au siège de la société, à La Haye. Une enquête de sécurité et d’analyse de risque allait être lancée à l’époque en raison des mises en garde des services de renseignement intérieur (AIVD), inquiets d’un danger d’un espionnage massif.
Le rapport élaboré par Capgemini et consulté par De Volkskrant se serait révélé « alarmant », mettant en évidence un danger pour les pouvoirs publics et les entreprises néerlandaises, mais aussi pour des dissidents chinois. Selon les experts, Huawei était en effet en mesure d’écouter toutes les conversations et de s’emparer des données de clients puisque ses techniciens avaient accès au cœur du réseau. La compagnie chinoise aurait aussi pu mettre à mal l’existence même de celui-ci.
Autre conclusion du rapport : un serveur de Huawei permettait d’accéder aux écoutes téléphoniques exécutées sur ordre des autorités néerlandaises. Capgemini n’aurait toutefois pu conclure que des employés de la société chinoise écoutaient effectivement de telles conversations.