La Corée du Nord a coupé court, dimanche 2 mai, à la tentative de rapprochement initiée récemment par les Etats-Unis, en rejetant vigoureusement l’idée de discussions entre les deux pays.
Cette position intervient après que l’administration américaine a déclaré que le président Joe Biden était favorable à une approche « ouverte à la diplomatie » avec la Corée du Nord sur la dénucléarisation. La diplomatie a constitué pour les Etats-Unis une « pancarte fallacieuse » destinée à « couvrir leurs actes hostiles », a précisé le ministère nord-coréen des affaires étrangères, dans un communiqué diffusé par l’agence officielle nord-coréenne KCNA.
Il a également prévenu le président américain, Joe Biden, qu’il avait commis une « grosse bévue » avec sa position « dépassée » envers le pays. Dans une déclaration séparée, également publiée par KCNA, le ministère a accusé le président américain d’avoir insulté Kim Jong-un, ajoutant : « Nous avons suffisamment averti les Etats-Unis pour comprendre qu’ils seront lésés s’ils nous provoquent. »
A mi-chemin entre le volontarisme de Trump et la patience d’Obama
Mercredi, Joe Biden avait affirmé face au Congrès qu’il utiliserait « la diplomatie tout autant qu’une dissuasion sévère » pour contenir les ambitions nucléaires de Pyongyang. La politique américaine verra « une approche calibrée, pratique, ouverte à la diplomatie » avec la Corée du Nord, avait dit, vendredi, à la presse Jen Psaki, porte-parole de la Maison Blanche. « Notre objectif reste la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne », a-t-elle rappelé.
Plaidant pour une approche « réaliste » par voie diplomatique, en étroite consultation avec la Corée du Sud et le Japon, elle est restée évasive sur de possibles initiatives à l’étude, tout en prenant ses distances avec les précédentes administrations. « Notre politique ne sera pas centrée sur la recherche d’un grand accord », a-t-elle souligné, marquant nettement la différence avec l’approche de Donald Trump. « Mais elle ne s’appuiera pas non plus sur la patience stratégique », a-t-elle ajouté, en référence à une expression utilisée durant la présidence de Barack Obama.