Il y a seize mois, un virus inconnu apparaissait en Chine, gagnait l’Asie, puis le monde. Personne ne savait rien, alors, de ce pathogène, pas même qu’il appartenait à la famille des coronavirus. Tout juste avait-on constaté qu’une partie des personnes infectées développaient des symptômes pulmonaires graves pouvant entraîner la mort.

On connaît la suite. La pandémie a contaminé 160 millions de personnes à travers la planète, en a tué plus de 3,3 millions, frappant particulièrement violemment les régions scientifiquement les plus avancées, notamment les Etats-Unis et l’Europe.

Dans un effort sans précédent, les chercheurs ont accompli d’immenses progrès dans la connaissance du virus et de ses manifestations. On a ainsi découvert que ce virus respiratoire se transmettait par les gouttelettes mais aussi par les aérosols que la période de contagion commençait bien avant les premiers symptômes, que le port du masque réduisait sensiblement la transmission.

On a mis en évidence les critères de comorbidités, favorisant les formes sévères de la maladie : l’âge, d’abord, mais aussi l’obésité, le diabète, les pathologies rénales, cardiaques ou pulmonaires. On a mesuré l’étendue du tableau clinique, le virus frappant d’abord le système respiratoire, mais aussi les vaisseaux sanguins un peu partout dans l’organisme et le système nerveux. Dans les hôpitaux, les médecins ont affiné les modes de prise en charge, particulièrement dans les services de soins intensifs, parvenant à faire chuter la mortalité.

En un temps record

Dans les laboratoires du monde entier, les virologues ont commencé à pister l’évolution génétique du pathogène. Ils ont vu, dès le printemps 2020, une première mutation s’imposer sans trop faire de dégâts. Puis, à la fin de cette même année, des variants plus contagieux, plus létaux parfois, ou plus résistants aux anticorps, se développer en Grande-Bretagne, en Afrique du Sud, au Brésil. Les cinq continents sont devenus un grand laboratoire.

Enfin, les universités, les start-up et les géants de l’industrie pharmaceutique ont développé des vaccins dans un temps record. On se demandait s’ils seraient efficaces, ils atteignent des niveaux particulièrement élevés. On craignait une cascade d’effets secondaires ; ces derniers semblent relativement limités. Au-delà de la prévention des symptômes, on doutait de leur capacité à bloquer l’infection et la transmission, ils y parviennent aussi.

Et pourtant, de nombreuses questions demeurent. Certaines tiennent à la biologie même du virus, à son évolution, à notre capacité à y répondre. D’autres à la nature multiple des symptômes, dans l’espace que constitue le corps humain, mais aussi dans le temps.