Volcan Nyiragongo en éruption : « On a couru jusqu’au Rwanda, la lave courait derrière nous »

0 90

Des tentes ont été fixées à coups de marteau au milieu des champs de choux, des maisons de terres et des roches volcaniques par des membres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Le camp de Busasamana, situé à quelques kilomètres de la frontière congolaise, au nord de la ville de Gisenyi, au Rwanda, a été ouvert en toute hâte pour accueillir les déplacés de Goma, en République démocratique du Congo (RDC), qui ont fui l’éruption du Nyiragongo le 22 mai. La silhouette des Virungas se découpe à l’horizon : huit volcans entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda, tous endormis à l’exception du Nyiragongo, considéré comme le plus dangereux d’Afrique, et du Nyamuragira.

« Nous étions en train de faire à manger quand nous avons aperçu de la fumée », se souvient Bayahure Hakizimana, son petit dernier pendu à son sein. « Au début, on pensait à des feux de bois. Mais ensuite on a vu des choses sortir du volcan. C’est là qu’on s’est rendu compte qu’il était en éruption. Alors on a couru jusqu’au Rwanda. Et la lave courait derrière nous. » Sa maison et ses trois champs sont désormais complètement calcinés.

Dans son village situé au pied du volcan comme dans le reste de la région, personne n’a rien vu arriver. Certains pointent du doigt la mauvaise gestion et le manque de moyens de l’Observatoire volcanologique de Goma qui, selon la radio onusienne Okapi, ne surveillait plus le volcan depuis sept mois faute de financement après la fin d’un programme de soutien de la Banque mondiale en juin dernier.

Laisser un commentaire