Après avoir, la veille, traité avec un mépris apparent le communiqué du G7, la Chine a vivement réagi mardi 15 juin à celui de l’OTAN, qui la qualifie de « défi systémique » pour l’ordre mondial et pour l’Alliance atlantique elle-même.
Mardi, la mission chinoise auprès de l’Union européenne a appelé l’organisation à « voir le développement de la Chine rationnellement, à cesser d’exagérer les différentes formes de théories de la menace chinoise et à ne pas utiliser les intérêts légitimes et les droits légaux de la Chine comme une excuse pour manipuler des groupes politiques en créant des confrontations artificiellement ». Le communiqué dénonce également la « mentalité de guerre froide » des membres de l’OTAN, une critique récurrente de Pékin à l’égard, notamment, des Etats-Unis.
Lundi, c’est l’ambassade de Chine au Royaume-Uni qui avait réagi au communiqué du G7, lequel mentionne la Chine à trois reprises : pour réclamer une enquête transparente sur les origines du Covid-19 « y compris en Chine », pour l’appeler à « respecter les droits humains et les libertés fondamentales », notamment à Hongkong et dans la province du Xinjiang, et pour « souligner l’importance de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan ».
Pour Pékin, ce communiqué « calomnie délibérément la Chine ». Dans un éditorial, le China Daily juge que le G7 vit encore peut-être dans « l’illusion que le monde est dirigé par ses diktats ». « Le G7 ferait mieux de concentrer son attention sur la résolution des vrais problèmes que rencontre le monde qui sont : contenir la pandémie en assurant une distribution équitable de vaccins, combattre le réchauffement climatique et lever les incertitudes économiques mondiales au lieu d’attaquer la Chine », écrit le quotidien communiste en langue anglaise.
« Plus politique que pratique »
Dès samedi 13 juin, l’ambassade de Chine sise à Londres avait déclaré : « Les jours sont révolus où un petit groupe de pays pouvait dicter leur loi au reste du monde. » Sur le ton plus nationaliste qui est sa marque de fabrique, le Global Times estime, mardi, que « le communiqué du G7 est bien plus politique que pratique et que la Chine n’a pas besoin de le prendre au sérieux ».
Malgré tout, il est clair que la Chine s’en soucie. Les médias et les observateurs insistent sur les divisions au sein du G7, notamment entre les Européens et les Américains. Passant sous silence la remise en cause par Mario Draghi, le président du Conseil italien, de la participation de Rome aux routes de la soie actée en 2019, la Chine affirme que le projet« Build Back Better World »lancé par le G7 ne sera pas en mesure de concurrencer ce projet chinois de « Belt and Road Initiative ».