Les vaccins de Pfizer-BioNTech et de Moderna sont susceptibles d’offrir une protection durable pendant des années contre la COVID-19, selon une étude publiée lundi dans la revue scientifique Nature.

« C’est très encourageant. Il faut quand même être vigilant aux variants actuels, mais c’est un bon signe pour la protection à long terme », affirme le professeur d’immunologie et de virologie à l’Institut national de la recherche scientifique Alain Lamarre

 scientifiques de l’Université de Washington ont constaté que les vaccins induisaient une forte réaction immunitaire qui pourrait protéger contre la COVID-19 pendant des années. Ces résultats concordent avec les études démontrant que la plupart des personnes ayant déjà contracté le virus ont une immunité qui perdure à long terme, indique M. Lamarre.

Près de quatre mois après l’administration de la première dose, l’organisme disposait encore des centres germinatifs dans les ganglions lymphatiques. « Ce sont des microstructures dans nos ganglions lymphatiques qui font maturer notre réponse immunitaire. C’est très bon signe de voir qu’après quatre mois, c’est encore en cours, ça veut dire que la réponse immunitaire perdure et s’améliore avec le temps », explique M. Lamarre.

Les centres germinatifs atteignent normalement un pic une ou deux semaines après la vaccination, puis commencent à décliner, indiquent les auteurs de l’étude. Les chercheurs ont également constaté que les anticorps étaient efficaces contre la souche principale du virus et les différents variants.

Des résultats semblables ont été constatés avec le vaccin d’AstraZeneca. L’étude de l’Université d’Oxford publiée lundi a révélé que la réponse en anticorps à la COVID-19 reste élevée pendant près d’un an après l’administration d’une dose du vaccin d’AstraZeneca.

Interchanger les vaccins pourrait également permettre une meilleure protection. C’est ce qu’a confirmé vendredi une autre étude de l’Université d’Oxford.

Selon les chercheurs, une dose du vaccin d’AstraZeneca suivie d’une dose du vaccin de Pfizer procure une meilleure réponse immunitaire que deux doses du vaccin d’AstraZeneca.

Le nombre d’anticorps serait presque 10 fois plus élevé chez ceux ayant eu une dose d’AstraZeneca suivie de Pfizer, plutôt que deux doses d’AstraZeneca, indique M. Lamarre. « Il y a un peu plus d’effets secondaires légers, mais ça corrèle avec une plus grande immunogénicité. »

Interchanger les vaccins

Ces études surviennent au moment où la campagne de vaccination va bon train au Québec. La province a administré 77 687 doses supplémentaires, dont 73 754 dans les 24 dernières heures, pour un total de 8 053 529 doses inoculées au Québec.

Dès mardi matin, les Québécois pourront choisir de devancer leur rendez-vous en obtenant un vaccin différent que celui reçu en première dose sur la plateforme Clic Santé.

Une fonction pour modifier le lieu du rendez-vous pour recevoir sa deuxième dose sera également offerte dès le 29 juin. « Notons que la plateforme offrira des plages horaires dans des lieux se trouvant dans la même région que le site de vaccination initial », précise le gouvernement dans un communiqué.

Jusqu’à maintenant, la plateforme offrait uniquement la possibilité de recevoir la deuxième dose au même site de vaccination que lors de l’administration de la première dose.

Il est aussi possible de se présenter dans une clinique sans rendez-vous et de recevoir le vaccin de Moderna, peu importe le vaccin reçu en première dose. Des cliniques offrent également les vaccins d’AstraZeneca et de Pfizer sans rendez-vous.

Rappelons que les vaccins de Moderna et de Pfizer sont tous deux des vaccins à ARN messager, « donc on s’attend à ce que l’efficacité soit aussi bonne », soutient le DNicholas Brousseau, du Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ).

Il soutient qu’il est préférable d’interchanger les vaccins si ça permet aux Québécois de se faire vacciner plus rapidement. Ceux qui décident d’opter pour deux vaccins différents devront tout de même respecter l’intervalle de huit semaines entre les deux doses.