Au Pérou, l’ex-président Alberto Fujimori devant la justice pour avoir orchestré une politique de stérilisations forcées
Des centaines de milliers de femmes, le plus souvent pauvres et ne parlant pas espagnol, ont été opérées sous la contrainte dans les années 1990, dans le cadre d’un plan de lutte contre la pauvreté.
« Un jour, ils sont venus me chercher et ils m’ont fait monter de force dans une ambulance. Je n’étais pas seule, il y avait d’autres femmes avec moi, ils nous ont emmenées comme du bétail. » Aurelia Paccohuanca avait 24 ans quand elle a été forcée de subir une opération de stérilisation. « On m’a dit que je ne devais plus avoir d’enfants, que je devais me faire ligaturer les trompes. Je ne savais même pas ce qu’était la ligature des trompes ! “Comment, vous ne savez pas ?”, on m’a dit. “Vous êtes des ignorants !” Arrivées au centre de santé, on nous a demandé de nous déshabiller, certaines femmes criaient. »
Les médecins l’endorment, l’opèrent alors qu’elle est à demi consciente et la renvoient chez elle, sans aucun suivi post-opératoire. C’était en 1998, sous la présidence d’Alberto Fujimori (1990-2000). Elle en garde des douleurs et un profond traumatisme.