Au Royaume-Uni, le projet de Super Ligue européenne de football ne passe pas

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Ce n’est pas encore une exclusion formelle. Mais c’est une mise à l’écart symbolique. Les dirigeants des équipes de Premier League, la première division du football anglais, se réuniront, mardi 20 avril, dans la matinée pour discuter des suites à donner au projet de Super Ligue européenne. Ils le feront sans les six clubs anglais parties prenantes de ce projet, qui a provoqué, en Angleterre, la stupeur des supporteurs et des amoureux du ballon rond, comme ont pu en témoigner les dernières minutes de « Match of the Day », l’émission de football phare de la BBC, dimanche 18 avril.

« Tout le monde aujourd’hui, les supporteurs, les commentateurs, nous partageons notre désarroi et notre colère », a lâché Mark Chapman, le présentateur de l’émission, normalement très modéré. « Cela montre que les propriétaires de ces six grands clubs ne s’intéressent pas aux supporteurs, à la tradition, à l’histoire, à la passion des fans et des clubs », a renchéri l’ex-joueur de Liverpool Danny Murphy, alors que Dion Dublin, un ancien de Manchester United, lançait : « Ils nous volent notre jeu. »

On ne plaisante pas avec le football au pays qui a codifié ce sport il y a plus d’un siècle et demi. Ici, le ballon rond est une histoire de classes sociales, de rivalités entre quartiers, de récits héroïques. Bien sûr, voilà bien longtemps que l’argent a changé ce sport. La Premier League est la compétition sportive la plus riche d’Europe. Les équipes sont rachetées depuis deux décennies par des oligarques et des émirs du gaz et du pétrole qui acquièrent ainsi une virginité médiatique.

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