Avec la mort du président tchadien Idriss Déby, la France perd un allié clé de l’opération « Barkhane » au Sahel

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Les stratèges de l’opération « Barkhane » ne pouvaient imaginer plus mauvaise nouvelle. L’annonce, mardi 20 avril,  de la mort de Idriss Deby,est un coup de tonnerre pour les militaires français.

Eux qui avaient fait de ce chef autoritaire au pouvoir depuis plus de trente ans leur principal allié dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, voient soudainement disparaître un des maillons clé de leur stratégie de sortie de cette guerre engagée depuis 2013.

La coopération militaire entre la France et le Tchad est ancienne. Dès 1986, la capitale tchadienne, N’Djamena, a été le siège de l’opération « Epervier ». Et dès que la France s’est engagée dans l’opération « Barkhane » en 2014, le Tchad a ensuite hébergé son principal poste de commandement. Depuis, c’est de N’Djamena qu’est centralisée et coordonnée la majeure partie des actions sur le terrain – même si les militaires français disposent de bases avancées au Mali. N’Djamena est aussi une des deux bases aériennes – avec Niamey, au Niger – d’où décollent les avions de « Barkhane ».

Le Tchad a aussi toujours été le plus important contributeur de la force conjointe du G5-Sahel (environ 1 850 soldats sur 6 000). Cette coalition militaire composée de soldats burkinabés, maliens, nigériens, tchadiens et mauritaniens, appuie tant bien que mal les militaires français depuis sa création, en 2017. Les Tchadiens sont aussi depuis toujours parmi les plus engagés au sein de la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), considérée par Paris comme indispensable sur le terrain. Ils y comptent près de 1 500 hommes sur 13 000 casques bleus.

Historiquement, le Tchad a été le premier à soutenir la France au Sahel, lors de l’opération « Serval », en 2013, devenue ensuite « Barkhane ».

Notamment lors d’une bataille fondatrice dans laquelle une centaine de djihadistes ont été tués. Paris considère depuis l’armée du Tchad comme la plus solide et la plus expérimentée de la sous-région. Le tout doublé d’une ténacité qui suscite une certaine admiration. « Ils sont toujours les premiers à vouloir aller se battre, contrairement à certaines armées. Ils parviennent à engranger des victoires sur le terrain », souligne une source sécuritaire sahélienne.

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