Avec un troisième confinement pour une large partie de la France, le gouvernement défend sa « troisième voie »

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Il y a un an, évoquer la perspective d’une deuxième vague de l’épidémie de Covid-19 auprès de certains proches conseillers d’Emmanuel Macron vous valait de grands éclats de rire. « On anticipe tout ! », se voyait-on répondre avec ironie. Deux confinements et cinq mois de couvre-feu plus tard, l’exécutif a été contraint d’annoncer, jeudi 18 mars, la mise en place d’un troisième confinement dans une large partie du pays, effectif vendredi à minuit.

Il durera « au moins » quatre semaines, a annoncé le premier ministre, Jean Castex, afin de contrer la « troisième vague » de la pandémie. « La situation appelle des mesures beaucoup plus fortes » que le seul couvre-feu, a reconnu le chef du gouvernement lors d’une conférence de presse, « alors même que nous approchons du chiffre terrible de 100 000 morts ».

Avec près de 35 000 nouveaux cas en vingt-quatre heures, « la progression de l’épidémie s’accélère nettement », a souligné M. Castex. Surtout, la pression sur les services de réanimation des hôpitaux atteint une « situation critique », à son plus haut niveau depuis le dernier confinement, en novembre 2020, avec au total 4 246 malades, dont 1 201 seulement en Ile-de-France. En cause : le variant britannique du virus, qui concerne aujourd’hui trois quarts des contaminations, et se montre « plus contagieux »« plus virulent » et « plus grave » que la souche originelle de la maladie. Notamment auprès de populations « plus jeunes et en meilleure santé », un élément jugé « préoccupant » par le locataire de Matignon.

Mais comme un confinement ne ressemble jamais au précédent, le premier ministre a tenu à faire valoir que le gouvernement empruntait cette fois une « troisième voie » consistant à « freiner sans enfermer »« Je ne sais pas quel nom il faut donner à ces mesures fortes qui sont prises », a même estimé le ministre de la santé, Olivier Véran, soucieux de contourner le terme de confinement. Tout d’abord, seulement seize départements, les plus touchés, sont concernés par ce énième tour de vis : la totalité de l’Ile-de-France et des Hauts-de-France, ainsi que les Alpes-Maritimes, la Seine-Maritime et l’Eure.

21 millions d’habitants concernés

Ce qui représente tout de même une population d’environ 21 millions d’habitants. L’attestation de sortie sera obligatoire dans ces territoires et « seuls les commerces vendant des biens et des services de première nécessité seront autorisés à ouvrir », a prévenu M. Castex. Contrairement à l’automne 2020, les libraires et les disquaires appartiennent désormais à cette catégorie.

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