Le ministre de l’intérieur a annoncé la dissolution du parti Pastef- Les Patriotes qui jusqu’à ce lundi, était dirigé par Ousmane Sonko. Il n’aura alors fallu que 9 ans pour l’État, de mettre fin « à une entreprise insurrectionnelle en progression. »
Les débuts d’un espoir du changement
Un noyau de syndicalistes des impôts ayant à sa tête Ousmane Sonko, lui-même inspecteur des impôts, a lancé le parti Pastef en 2014, sous les couleurs d’une volonté de changement précédée par d’interminables alertes.
En effet, pour avoir dénoncé certains scandales financiers du régime de Macky Sall, Ousmane Sonko sera radié de la fonction publique pour manquement au droit de réserve.
Ousmane Sonko qui devient député en 2017 à l’Assemblée nationale, veut être le plus jeune à accéder à la magistrature suprême.
En janvier 2018, il sort le livre « Pétrole et gaz au Sénégalc: Chronique d’une spoliation » où il accuse le président Macky Sall et son entourage de malversations dans la gestion des ressources naturelles du pays. Huit mois plus tard, Ousmane Sonko sort le livre « Solutions » et déclare en même temps sa candidature pour la prochaine présidentielle. Le parti qui s’agrandit participera aux rendez-vous électoraux qui s’approchent. En 2019, avec sa coalition, Ousmane Sonko est troisième derrière Idrissa Seck.
Principes défendus…
Jusqu’en août 2021, le parti de Ousmane Sonko s’appelait « Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité » (Pastef). C’est au même mois que le parti va changer de dénomination après fusion avec 13 organisations pour s’appeler « Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité ». L’idée étant de mettre en place un pôle alternatif de rupture pour une Afrique unie, indépendante et solidaire.
Dans la vie politique sénégalaise, le parti Pastef, rappelons-le, a introduit un discours particulier, radical qui demeure sans concession, qualifié parfois par ses détracteurs notamment du camp du pouvoir, de violent.
L’une des forces majeures qui était également le plus remarquable dans ce désormais ex parti, c’est sa capacité de faire des mobilisations qui tentent par tous les moyens de défendre son projet.
Dans ses principes fondamentaux, le parti Pastef-Les Patriotes avait pour devise : « le don de soi pour la Patrie ». Ses couleurs sont le rouge et le vert. L’emblème du Parti est représenté par une boucle de couleur rouge cernée de vert, à l’intérieur de laquelle figure la lettre « P » en majuscule et de couleur blanche griffée de la tête d’un léopard blanc à taches noires. L’acronyme Pastef-Les Patriotes est inscrit, en vert, en partant du « P » de la boucle et séparé d’un fin trait rouge horizontal de la mention Patriotes du Sénégal en rouge au bas de l’acronyme.
Le déclin et la similarité avec le PAI
Le parti Pastef-Les Patriotes est désormais dissout et Ousmane Sonko, envoyé en prison pour de lourdes accusations, ne fera que constater les dégâts. D’ailleurs, la dissolution du parti Pastef rappelle quelque part celle du PAI originel.
En effet, le PAI, après seulement deux ans et demi d’existence et d’activités, a été dissout par le régime de Léopold Sédar Senghor. Dès lors, il a vécu dix-huit années dures dans la clandestinité.
Se poser la question sur ce qui reste du Pastef demeure alors légitime. Malgré cette dissolution administrative, l’esprit du Pastef restera-t-il ? Les idées toujours défendues demeureront-elles? Prendront-elles une autre forme avec un autre leader? Le contexte politique qui a suscité la naissance du Pastef est-il toujours là pour maintenir la défense de cette idéologie que les militants de Pastef défendent ? Un chapelet de questions qui mérite des réponses.
Le ministre lors de son communiqué annonçant la dissolution du Parti Pastef, a évoqué des mouvements insurrectionnels ayant eu de lourdes conséquences avec des pertes en vies humaines.
Source – DakarActu
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