Jamais par le passé un ancien président des Etats-Unis n’était sorti aussi rapidement de sa retraite pour attaquer avec virulence son successeur et entretenir l’hypothèse d’une nouvelle candidature. Jamais surtout un locataire de la Maison Blanche battu dans les urnes n’avait pris la parole pour dénoncer une nouvelle fois une élection selon lui « truquée ». En s’exprimant dimanche 28 février à Orlando, en Floride, en clôture de la Conservative Political Action Conference, un rassemblement annuel de conservateurs, Donald Trump a ajouté ces deux nouvelles ruptures sans précédents à une déjà longue liste de libertés prises avec les normes politiques américaines.
Outre l’attaque en règle contre une administration en place depuis moins de six semaines mais déjà jugée coupable de tous les maux, Donald Trump souhaitait faire la démonstration de son emprise sur le Parti républicain. Un parterre conquis et l’absence de voix nuancées ou divergentes au sein du Grand Old Party (GOP) lui ont facilité la tâche. L’ancien vice-président Mike Pence était ainsi absent, tout comme le chef de la minorité républicaine du Sénat, Mitch McConnell (Kentucky), particulièrement sévère avec l’ancien président pour son rôle majeur dans l’entretien d’une théorie du complot à propos du « vol » de l’élection du 3 novembre.