Quarante neuf cas de personnes ayant été en contact avec une jeune Guinéenne testée positive au virus Ebola à Abidjan, ont été à ce jour recensés, a indiqué jeudi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Cette jeune Guinéenne avait quitté par la route la ville de Labé en Guinée la semaine dernière, pour se rendre dans la capitale économique ivoirienne, distante de 1.500 km.
« 49 contacts sur le trajet ont déjà été recensés et également dans les familles au point de départ à Labé », a déclaré Georges Ki-Zerbo, expert de l’OMS lors d’un point de presse en ligne de la branche Afrique de l’organisation.
« A Labé, 58 contacts ont été identifiés », avait déclaré mercredi à l’AFP Elhadj Mamadou Houdy Bah, directeur régional de la santé de la ville. « La bonne nouvelle, c’est qu’ils n’ont présenté aucun signe pour l’instant. Ils sont bien suivis », avait-il ajouté.
Un médecin ivoirien a précisé que 70 personnes étaient à bord du car dans lequel a voyagé la jeune femme. « 33 sont arrivées à Abidjan, et le reste est disséminé dans toute la Côte d’Ivoire », a-t-il dit. Le car a notamment fait escale à Duékoué et Guezabo (Ouest), ainsi que dans la capitale administrative ivoirienne Yamoussoukro.
« Un maillage a été fait et nous avons pu circonscrire les communautés dans lesquelles ces personnes » vivent, a affirmé le ministre ivoirien de la Santé, Pierre Demba, lors du même point de presse.
« Nous avons mis l’accent sur la veille sanitaire: informer tous nos centres de santé et les structures communautaires pour que des cas éventuels puissent être indiqués et pris en charge, ce qui a amené à dénoncer des cas qui se sont avérés faux », a-t-il ajouté.
Trois cas ainsi suspectés ont été déclarés négatifs au virus Ebola, selon les autorités sanitaires ivoiriennes.
M. Demba s’est rendu mercredi à la frontière entre son pays et la Guinée pour « sensibiliser » les soignants et les communautés « sur les échanges transfrontaliers » et la nécessité d’une « veille renforcée ».
Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS-Afrique a salué « la soldarité remarquable » entre la Guinée et la Côte d’Ivoire face à Ebola, et « la rapidité de réaction » des autorités ivoiriennes.
La Guinée, assistée de l’OMS, a livré à son voisin 5.000 doses de vaccin anti-Ebola deux jours après l’annonce, le 14 août, de la détection du virus sur la jeune femme infectée, et les vaccinations ont débuté lundi en Côte d’Ivoire.
Avec le Liberia et la Sierra Leone, la Guinée avait été durement touchée de 2013 à 2016 par une épidémie d’Ebola ayant fait des milliers de morts. Le virus y était réapparu en début d’année.
Bien que la Côte d’Ivoire ait des frontières communes avec la Guinée et le Liberia, le pays n’avait enregistré aucun cas confirmé de la maladie à virus Ebola depuis 1994, l’année où un scientifique avait été infecté durant une épidémie chez les chimpanzés.