Face à la presse ce week-end, le Mouvement des arabophones du Sénégal (Mas) en prélude aux travaux préparatoires de leur congrès prévu les 29 et 30 décembre 2023, a fait de fracassantes révélations. En effet, Souleymane Gadiaga, le président du mouvement d’informer que plus d’une dizaine de bacheliers et étudiants en langue Arabe sont restés dans l’Océan.
D’après ses propos, le bilan pourrait s’alourdir au terme des investigations qui sont menées par le Mas. Mouhamadou Mbacké Diouf, professeur d’Arabe à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, venu participer aux travaux, de renchérir que ces étudiants et bacheliers en langue Arabe qui sont morts dans le naufrage des pirogues, tentaient de rejoindre l’Europe pour échapper à la stigmatisation et à la marginalisation, dont les diplômés en langue Arabe sont victimes.
« Au Sénégal, on pense que le diplômé en langue Arabe n’est bon que pour enseigner ou diriger les prières à la mosquée. Cette vision est fausse, car ils ont les compétences pour travailler dans toutes les structures au même titre que les diplômés en langue française », a-t-il dénoncé. « Un drame qui pouvait être évité, si au même titre que leurs collègues diplômés en Français, l’accès aux projets dans l’agriculture et aux financements octroyés par la Der, la 3Fpt… leur était ouvert, sans compter les niches d’emplois que constitue la finance islamique », finit-il de fustiger.
En réalité, chaque année, le Sénégal enregistre plus de trois mille (3.000) nouveaux bacheliers en langue Arabe, tous orientés à l’Université Cheikh Anta Diop ou dans les trois départements de Langues étrangères appliquées (Lea) répartis entre Saint-Louis, Ziguinchor et Thiès. Pour ralentir ce rush, des étudiants et bacheliers en langue Arabe se sont tournés vers l’émigration clandestine.
Fort de ce constat, le mouvement des arabophones estime que l’ouverture de Départements en langue Arabe doit être élargie à toutes les Universités publiques du Sénégal, en plus d’une ouverture de l’Université virtuelle Cheikh Hamidou Kane aux arabophones, à défaut de créer une Université Arabo-islamique.
« C’était d’ailleurs une promesse de campagne du candidat Macky Sall avant qu’il n’accède à la magistrature suprême », a rappelé Imam Hassan Seck, professeur d’Arabe au Lycée Diamniadio et porte-parole du Mas. Ce dernier invite également le Président Macky Sall à rendre pérennes les quatorze mesures adoptées par l’État du Sénégal dans le cadre du vaste programme de modernisation des Daara.