Habitué des coups d’éclat, Recep Tayyip Erdogan calme le jeu. Le président turc a renoncé à expulser les dix diplomatesmenacés en raison de leur soutien au philanthrope emprisonné Osman Kavala. Les ambassadeurs occidentaux en Turquie ont « reculé » et « seront plus prudents à l’avenir », a-t-il déclaré, lundi 25 octobre. « Notre intention n’était pas de susciter une crise », mais de protéger les droits souverains de la Turquie, a affirmé M. Erdogan.
Cette nouvelle algarade intervient après que les dix ambassadeurs visés, tous en poste à Ankara, ont lancé un appel commun à la libération d’Osman Kavala, mécène turc emprisonné depuis quatre ans sans jamais avoir été condamné.
Les Etats-Unis ont « pris acte », lundi, de la « clarification » du président turc Recep Tayyip Erdogan, mais ont promis de « continuer à promouvoir l’Etat de droit » en Turquie. « Nous demeurons fermes dans notre engagement à promouvoir l’Etat de droit, promouvoir le respect des droits humains », a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price. Washington « veut coopérer avec la Turquie sur les priorités communes et, comme avec tous nos alliés de l’OTAN, nous allons continuer à dialoguer pour évoquer tout désaccord », a-t-il ajouté.
Dans un communiqué publié lundi 18 octobre, le Canada, la France, la Finlande, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suède et les Etats-Unis avaient réclamé un « règlement juste et rapide de l’affaire ». Cet appel a fait suite à une décision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), laquelle a ordonné la libération du mécène, ce qu’Ankara refuse de faire.
« La justice turque ne reçoit d’ordre de personne »
Ce communiqué constituait une « attaque »et une « insulte » contre la justice turque, a affirmé M. Erdogan lors d’une allocution prononcée après la réunion de son gouvernement. « C’était mon devoir de chef de l’Etat que d’apporter la réponse nécessaire », a ajouté le président turc, estimant que « la justice turque ne reçoit d’ordre de personne ».