Répétant le mot « combat » une dizaine de fois, Eric Zemmour a juré être seul contre tous, il a opposé les élites à « ce peuple français qui est là depuis mille ans et qui veut rester maître chez lui ». « Il ne se passe pas une seule journée sans que le pouvoir et ses relais médiatiques ne m’attaquent, a-t-il affirmé, en pleine rhétorique populiste. S’ils me détestent, c’est parce qu’ils vous détestent. Contre moi, tout est permis. La meute est désormais lancée à mes trousses : mes adversaires veulent ma mort politique, les journalistes veulent ma mort sociale et les djihadistes veulent ma mort tout court ! »
La salle a hué à plusieurs reprises les journalistes, pour certains dangereusement bousculés, tandis qu’Eric Zemmour attaquait « le système avec ses juges aux ordres et ses journalistes militants ». « Ils veulent vous voler la démocratie, a assuré l’ancienne star de la chaîne CNews. Ne les laissons pas faire ! » Puis, entre promesse et menace voilée : « Inlassablement, nous allons nous débarrasser de ces
idéologies hors-sol qui ne vivent que d’argent public et de journalistes militants. »
« Moi, fasciste ? »
Dans un style proche de celui de Donald Trump, il a poursuivi : « Vous avez peut-être entendu dire que j’étais un fasciste, un raciste, un misogyne. Moi, fasciste ? » « Ben voyons ! Ben voyons ! », a scandé l’assemblée, en brandissant des pancartes où était inscrite son expression favorite. « Je suis le seul à défendre la liberté de penser, la liberté de parole », a repris Eric Zemmour, qui s’est déjà engagé à abroger les lois réprimant les discours racistes et antisémites. « Je serais aussi raciste, a-t-il ironisé, déclenchant de nouveaux « ben voyons ». Moi, petit juif berbère venu de l’autre côté de la Méditerranée ? »
Pendant ce temps, des militants frappaient violemment des jeunes de SOS-Racisme qui avaient tenté au fond de la salle un happening avec le message « Non au racisme ». Un responsable de l’équipe de campagne a répondu à la chaîne BFM-TV que ces violences lui « importaient peu ».