L’ambiance est électrique entre Facebook et Apple. Au moment d’annoncer des résultats financiers records, leurs PDG ont échangé des petites phrases acides. « Si une entreprise est construite sur la tromperie des utilisateurs, sur l’exploitation des données personnelles et sur des choix qui n’en sont pas, elle ne mérite pas des éloges, elle mérite d’être réformée », a lancé, dans une allusion à peine voilée à Facebook, Tim Cook, le patron d’Apple, jeudi 28 janvier, lors d’une conférence à Bruxelles sur la protection de la vie privée. « Nous avons beaucoup de concurrents qui font des déclarations trompeuses à propos de la vie privée », a dénoncé de son côté Mark Zuckerberg,lors de la présentation, fin janvier, des résultats de Facebook. Le fondateur du réseau social a accusé Apple de prétendre « agir pour le bien des gens », alors que l’entreprise « ne fait que servir ses intérêts ».
Ces joutes verbales sont en train de se doubler d’un versant judiciaire : selon un article du site The information paru jeudi 28 janvier, Facebook étudie la possibilité de déposer une plainte antitrust accusant Apple d’imposer aux développeurs, dans son magasin d’applications App Store, des règles que ses propres services ne respectent pas. En France, l’Autorité de la concurrence va tenir séance le 10 février pour examiner une plainte déposée contre Apple par quatre grands acteurs de la publicité, l’Udecam, l’IAB, la MMA et le SRI. Ces derniers estiment déloyale la nouvelle mise à jour de l’environnement des iPhone, l’iOS14, qui, à partir du printemps, va limiter le ciblage publicitaire. Cet argument est repris par Facebook.
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