Le Sénégal abrite depuis quelques jours à Dakar le GSEF, un forum mondial sur l’économie social et solidaire. Dans ce cadre ou d’éminents spécialistes et championnes rivalisent de compétences et tissent des partenariats, Rokhaya Ba actrice de développement représentante du Sénégal à travers son association CRAD (Club de Réflexion et d’Action pour le Développement ) nous a accordé un entretien

1 – Pouvez-vous vous présenter et revenir sur votre parcours…

Je suis Rokhaya Bâ la présidente du CRAD(club de réflexion d’actions pour le développement) qui a pour vocation l’autonomisation des femmes et des jeunes, le mentoring, le social-linving ainsi que la prise en charge maladie et la réinsertion. Le club regroupe plusieurs colorations politiques, des apolitiques, des universitaires ,des scientifiques, des journalistes ainsi que toutes les obédiences.


Je suis née et a grandi à Dakar. D’un père diplomate et d’une mère fonctionnaire. Mes parents ont divorcé très tôt, j’ai vécu avec ma mère, qui après un départ volontaire tomba malade et c’est à ce moment là que notre famille a connu la pauvreté. Ce qui m’a permis de changer de situation sociale et d’évoluer dans un cadre assez différent où j’ai connu beaucoup de difficultés et d’hostilités.

Cela m’a permis de rencontrer aussi des gens doués d’intelligence mais qui sont limités par manque de moyens, des gens avec des capacités énormes et un instinct de survie assez développé. J’ai eu mon Bac au Lycée Kennedy, ensuite l’ISEG de Dakar, puis des stages au cabinet, BRS(Orabank),dans les agences de communication aussi. J’ai arrêté d’étudier pour me consacrer à l’entrepreneuriat, ensuite puisque les femmes et les jeunes s’intéressaient à ce que je faisais, je me suis reconvertie en actrice de développement qui mettait surtout l’accent sur la sensibilisation, la formation et après aller à la recherche des financements. J’ai été appuyé par des amis qui ont certains postes hauts placés ,des chefs d’entreprises ou autorités politiques pour pouvoir financer nos projets à l’échelle nationale d’où notre présence un peu partout au Sénégal. De là est venu l’idée d’officialiser à travers une association nommée CRAD.

2- Vous avez participé au Forum mondial de l’économie social et solidaire et vous avez été choisi parmi les 3 femmes leaders choisies dans les mécanismes de financement. De quoi s’agit-il exactement ?

Oui. J’ai été choisi comme femme leader dans le Forum Mondial de l’économie sociale et solidaire dans le thème des mécanismes de financement et je suis la seule sénégalaise.
Il s’agit des 3 femmes qui ont développé des mécanismes de financement de leur propre initiative et qui ont réussi à être un mécanisme de référence adapté qui facilite l’autonomisation des femmes et des jeunes.

3 – Et quel est, selon vous, la suite à tenir, en tant que, surtout présidente du CRAD?

En tant que présidente du CRAD, la suite est de faire en sorte que les partenaires de différentes nationalités qui nous ont approché nouent des partenariats à long termes. Faire en sorte que nos mécanismes de financement servent à tous les sénégalais et que l’ont puisse faire partie de ceux qui participent à l’émergence de notre pays d’abord en tant que jeunes cradiens mais aussi en tant que citoyens.

4 – Et justement, quel étaient les critères de choix lors de ce Forum? Et quel est votre particularité pour avoir été choisi parmi ces braves dames, si on imagine un mode de sélection très stricte ?

Les critères de choix étaient nombreux mais je ne me suis pas inscrite volontairement ,j’ai été choisi par les membres du GSEF, par le biais de Madame Alimatou Tairou qui me suivait depuis et savait ce que je faisais comme activités. Par là, mon profil et la présentation des activités du CRAD nous ont permis d’être validé d’office et par chance lors de notre intervention au panel nous avons pu accrocher le public.

5 – Peut-on vous considérer comme féministe ?

Je ne suis pas féministe mais je suis pour la liberté des femmes, et de leurs droits . Tels que le droit à la terre, la lutte contre le VBG, la parité dans les instances de décision.

6 – Quel conseil donneriez-vous aux autres femmes qui voudraient se lancer dans l’entreprenariat ?

Mon conseil envers les femmes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat est d’être ambitieuse, persévérante et endurante.

7 – Votre message à l’endroit de nos autorités étatiques pour qu’ils viennent, davantage en aide aux Femmes, sans politisation aucune, des financements destinées à ces dernières ?

Mon message envers les autorités est un plaidoyer. Je souhaite que l’état tienne en compte l’expertise de certaines rares femmes qui font le terrain et interviennent dans les zones reculées où il y’a beaucoup de manquements. Qu’ils financent les femmes certes mais qu’ils privilégient la formation en amont et veillent à ce que les modules proposées répondent à la demande donc des formations innovantes.