Le Président Macky Sall ne lâche plus d’une semelle, le secteur sanitaire sénégalais. Sur la sellette depuis la mort en couches d’Astou Sokhna à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga, le département de Diouf Sarr est sous surveillance rapprochée du chef de l’Etat. Ce dernier a consacré, le conseil des ministres de ce mercredi 21 avril, à ce secteur miné par un malaise profond, malgré les gros efforts budgétaires consentis en vue de sa modernisation.
La pandémie de Covid 19 avait d’ailleurs levé le voile sur « l’urgence d’accélérer les réformes en vue de la professionnalisation des personnels et de la transformation de la gestion des structures sanitaires ». Pourtant, indique le chef de l’Etat, « depuis 2012, des ressources budgétaires conséquentes et sans précédent, ont été mobilisées, pour notamment mettre à niveau le système sanitaire, réaliser des hôpitaux de dernières générations (Touba, Kaffrine, Kédougou et Sédhiou), aux standards internationaux ; relever le plateau médical des structures ; recruter à titre exceptionnel, sur la période 2020-2021, 500 médecins et 1000 professionnels de la santé et améliorer la situation de toutes les catégories d’agents de santé ».
Mais, force est de reconnaître que le mal reste entier. C’est d’ailleurs pour cette raison que le Président Sall a souligné, en conseil des ministres ce mercredi, que « ces importants investissements doivent être accompagnés d’un changement de paradigme qui se traduit par le respect du patient et la satisfaction des usagers ».
Un rapport exhaustif sur la situation globale des structures de santé du pays, exigé
Pour cerner davantage la racine du mal, le Président de la République a demandé au Ministre de la Santé et de l’Action sociale de « finaliser l’audit de la gouvernance des structures de santé (en particulier la réforme hospitalière de 1998), en vue d’accélérer les réformes nécessaires à la mise en œuvre optimale du programme d’investissement (2020-2024), pour un système de santé résilient et performant ».
Dans le même sillage, il a invité Diouf Sarr et ses équipes « de lui faire parvenir un rapport exhaustif sur la situation globale des structures de santé du pays et de finaliser, dans les meilleurs délais, un plan d’optimisation de la carte sanitaire et des offres de service de santé ».
Régulation des écoles dédiées
Le Président de la République a visiblement bien entendu les complaintes des Sénégalais sur le système sanitaire sénégalais gangréné par, entre autres maux, une formation au rabais dans les écoles dédiées. Une réalité qui déteint gravement sur la qualité du service. A ce propos, il a « insisté, particulièrement, sur l’impératif de renforcer les inspections des établissements de santé et d’assurer la qualité de la formation du personnel médical par un contrôle et une régulation des écoles de formations dédiées».
Mieux, pour davantage inscrire la qualité du service en règle sacro-sainte du système, Macky Sall a demandé au ministre de la Santé « d’engager, dès à présent, la généralisation des processus de certification qualité des hôpitaux et de mettre en application les manuels de procédures harmonisés pour les autres structures de santé (Centres de santé, Postes de santé) ».