La décision de plusieurs pays européens de suspendre l’utilisation du vaccin AstraZeneca a rapidement fait tache d’huile en Afrique. En République démocratique du Congo (RDC), le gouvernement a annoncé, samedi 13 mars, le report du lancement de sa campagne de vaccination, prévue deux jours plus tard. La RDC venait de recevoir un lot de 1,7 million de doses par l’intermédiaire du mécanisme de solidarité internationale Covax.

Le Congo-Brazzaville, le Cameroun, le Cap-Vert et l’Eswatini (ex-Swaziland) ont également annoncé faire une pause dans l’attente du résultat des études lancées en Europe pour comprendre les raisons de la formation de caillots sanguins chez plusieurs personnes vaccinées. Madagascar a réaffirmé sa volonté de privilégier l’utilisation de son remède traditionnel à base d’artemisia, le Covid-Organics. Ces gestes de défiance s’ajoutent à la décision prise en février par l’Afrique du Sud de ne pas utiliser 1,5 million de doses d’AstraZeneca après la publication d’études montrant une baisse notable de l’efficacité du vaccin sur le variant 501.V2 dit « sud-africain ». Celui-ci est aujourd’hui présent dans 17 pays du continent.

Tout au long de la semaine, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a tenté de rassurer. Le sérum fabriqué par la compagnie anglo-suédoise, moins cher et plus facile à stocker, est celui qui a été retenu par le mécanisme Covax, dont dépendent la grande majorité des pays africains pour vacciner leur population. Au 18 mars, près de 11 millions de doses avaient été distribuées dans treize pays. Reste maintenant à voir si le nouvel avis favorable rendu jeudi soir par l’Agence européenne des médicaments, qui a déclaré le vaccin AstraZeneca « sûr et efficace », permettra une reprise rapide de la vaccination dans ces différents pays.