DÉCLARATION 

A propos de la Décision du Conseil constitutionnel du 15 février 2024 

Les candidats à la présidentielle de 2024, regroupés dans le Front démocratique pour une élection inclusive, comme tous les Républicains et Démocrates de notre pays, prennent acte de la Décision du Conseil constitutionnel du 15 février 2024. 

Cette importante décision clarifie trois points majeurs :

– Le décret présidentiel du 3 février 2024 portant abrogation du décret  convoquant  le corps électoral pour l’élection du 25 février « est annulé » ;

– La loi portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution adoptée par l’Assemblée nationale et autorisant le report de la présidentielle au 15 décembre 2024 est jugée « contraire à la constitution » ;

– Le Conseil constitutionnel, constatant l’impossibilité d’organiser l’élection présidentielle à la date initialement prévue, « invite les autorités compétentes à la tenir dans les meilleurs délais ».

Pour les candidats spoliés de leurs droits constitutionnels lors du contrôle des parrainages et celui exclu injustement de la liste définitive, ces trois points sont sans aucune ambiguïté. Le Conseil constitutionnel en actant très clairement le report de l’élection du 25 Février, acte en même temps la reprise intégrale du processus électoral. 

Cette reprise intégrale du processus, en termes clairs, postule que toutes les décisions prises concernant l’élection présidentielle du 25 février 2024 sont caduques. Ainsi les candidats spoliés, les candidats validés, tout comme le candidat injustement écarté pour prétendue bi nationalité, sont aujourd’hui tous logés  à la même enseigne.  

Le Conseil constitutionnel qui ne communique pas ses avis et décisions par des formules ambigües n’a nulle part ordonné à l’Exécutif d’organiser l’élection présidentielle avant le 2 avril. 

De fait, le pas en avant ainsi posé par le Conseil constitutionnel ouvre la voie à la réparation de toutes les injustices liées au processus électoral antérieur via la concertation nationale. L’expression « dans les meilleurs délais» utilisée par le Conseil constitutionnel montre que celui-ci n’a pas le fétichisme des dates mais exprime plutôt une volonté de solution consensuelle. 

N’en déplaise aux radios et télévisions dites internationales (françaises en particulier), en collusion avec de puissants lobbys et qui jouent sans fard le rôle de relais d’infox et de manipulations en prétendant que le Conseil constitutionnel « a ordonné la tenue de l’élection présidentielle avant le 2 avril. » C’est absolument inexact. 

Le Conseil constitutionnel ajoute dans son Considérant 19 un paragraphe de haute portée au regard du contexte national actuel : « le Conseil constitutionnel doit toujours être en mesure d’exercer son pouvoir régulateur et de remplir ses missions au nom de l’intérêt général, de l’ordre public, de la paix, de la stabilité des institutions et du principe de la nécessaire continuité de leur fonctionnement ». 

L’Exécutif, à son tour, en conformité avec cet esprit, devrait remplir lui aussi « ses missions au nom de l’intérêt général, de l’ordre public, de la paix, de la stabilité des institutions ». La concertation nationale pour « une nouvelle Loi électorale et un nouveau processus électoral démocratique, transparent et INCLUSIF » est la seule et unique voie qui doit engager l’ensemble de notre peuple. Nous rejetons fermement toute marche forcée qui ne déboucherait sans aucun doute que sur la véritable déstabilisation du Sénégal au profit des lobbys évoqués plus haut. 

Nous engageons les autorités compétentes explicitement mentionnées dans la Décision du Conseil constitutionnel, le Président de la République en tête, à aller sans délai à la  «Concertation nationale » suivie d’une élection présidentielle apaisée, démocratique, transparente et inclusive… « dans les meilleurs délais »!

Fait à Dakar, le 18 Février 2024

FRONT DÉMOCRATIQUE 

POUR UNE ÉLECTION INCLUSIVE (FD-PEI)