La tension est encore montée d’un cran entre Londres et Paris sur la question des migrants, ce jeudi 9 septembre, après que le Home Office britannique a fait savoir qu’il envisageait de repousser les personnes tentant de traverser la Manche depuis les eaux territoriales de la France, suscitant l’agacement de Gérald Darmanin, le ministre français de l’intérieur.
Son homologue britannique, Priti Patel, aurait validé cette tactique du pushback et, selon le Times, demandé à Michael Ellis, le procureur général pour l’Angleterre et le Pays de Galles, de revoir l’interprétation britannique du droit de la mer, de manière à permettre aux forces de contrôle aux frontières d’intercepter les bateaux de migrants à leur arrivée dans les eaux nationales britanniques.
En France, M. Darmanin n’a pas tardé à réagir. Jeudi, en fin de matinée, le locataire de la Place Beauvau a déclaré sur Twitter : « La France n’acceptera aucune pratique contraire au droit de la mer, ni aucun chantage financier (…) L’amitié entre nos deux pays mérite mieux que des postures qui nuisent à la coopération entre nos services. »C’est, en outre, une pratique « dangereuse pour la sécurité des personnes », a indiqué le ministère de l’intérieur, jeudi après-midi, réaffirmant son opposition à une telle mesure.
« On ne peut pas coopérer sereinement avec un voisin qui fait appel à des mesures de façon unilatérale », ajoute-t-on Place Beauvau. Dès lundi, dans une lettre adressée à Mme Patel, M. Darmanin avait prévenu que le recours aux refoulements en mer « risquerait d’avoir un impact négatif sur [leur] coopération ».