L’Union Nationale des travailleurs de la Justice (UNJT) rappelle à l’actuel garde des sceaux, ministre de la justice, Me Aissata Tall Sall, les engagements pris par son prédécesseur Me Ismaila Madior Fall. 

« Depuis fin décembre 2023, une crise sans précédent secoue gravement la justice sénégalaise. Et pour cause, un maillon incontournable de l’œuvre de justice, en l’occurrence le greffe, est encore en grève. Pourtant au mois de mars 2023, l’union nationale des travailleurs de la justice avait observé un mouvement d’humeur de quarante cinq (45) jours au terme desquels, le Secrétariat Exécutif  National (SEN) était reçu par l’ancien garde des sceaux Ismaïla Madior Fall », rappellent-ils dans le document. 

 » La rencontre a débouché sur des engagements fermes ayant justifié une suspension de notre mot d’ordre de grève. L’actuel ministre des affaires étrangères n’a pas honoré ses engagements et a même procédé à des affectations ciblées des dirigeants syndicaux », renseignent les syndicalistes qui reviennent sur la genèse de la crise qui secoue une partie de la justice. 

« Dés son installation, Maître Aïssata TALL SALL a reçu avec promptitude des plénipotentiaires de notre syndicat et s’est engagée à matérialiser les engagements de son prédécesseur. Cependant, l’attente nous paraît très longue », fait savoir l’Union Nationale des travailleurs de la Justice.  

Les syndicalistes estiment  qu’ « Il est en effet incompréhensible que l’UNTJ soit encore en grève pour exiger sa représentation au comité de gestion des fonds communs dont la mise en œuvre ne nécessite qu’une signature conjointe du ministre de la justice et de son collègue des finances. L’UNTJ avait même proposé un projet d’arrêté conjoint dans ce sens. »

Les syndicalistes dans leurs revendications dénoncent « deux hiérarchies dans les corps des greffiers », ce qui d’après eux est « incompréhensible ». 

Ainsi, expliquent-ils, « l’expression « mise à niveau » employée par le Directeur général de la fonction publique pour exiger une formation inopportune est maladroite et somme toute inexacte. En effet, les greffiers de la hiérarchie B2 ne sont pas à un niveau inférieur. Au contraire, ils ont contribué à la formation des greffiers reclassés A2 depuis le Centre de formation Judiciaire, les ont reçus en stage et continuent à les former au niveau des juridictions. Le reclassement de tous les Greffiers à la hiérarchie A2 doit ainsi se faire immédiatement et sans condition. Un regard dans le secteur de l’éducation conforte notre position. 

Dans ce secteur  des corps ont été reversés sans qu’il y ait recours à une formation qualifiante. C’est justement le cas des chargés d’enseignement devenus des professeurs d’enseignement moyen (PEM). Les titulaires de Certificat d’aptitude à l’enseignement (CAES) ont été intégrés à dans celui des titulaires de CAPES. Donc la jurisprudence existe et les greffiers n’ont pas de problème d’années de faculté.

 Les agents autres que les greffiers et les interprètes judiciaires doivent aussi être reclassés dans le corps des assistants des greffes et parquets (AGP). Cette demande est rationnelle et ne nécessite qu’une simple volonté politique. L’Etat a récemment créé le corps des juristes des affaires publiques pour y reclasser des juristes qui n’ont réussi à aucun concours. Les agents qui abattent un travail sérieux dans les juridictions et les services du ministère de la justice méritent les mêmes faveurs ».

Enfin, indique l’Union Nationale des travailleurs de la Justice, » le régime indemnitaire peut être satisfait immédiatement en ce sens qu’à part des indemnités de logement, ce sont les retards de paiement qui sont décriés par notre syndicat. Il est grand temps de mettre un terme à la crise qui secoue annuellement la justice sénégalaise », conclut-elle.