L’ÉTAPE DU PARRAINAGE
Selon l’article L.121 du code électoral sénégalais, la déclaration de candidature doit être accompagnée de neuf pièces justificatives dont une attestation signée par le Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Son absence est un motif de rejet du dossier de candidature.
Dans un communiqué publié avant le dépôt des candidatures , le Conseil constitutionnel avait alerté sur le fait que les dossiers incomplets et les dossiers n’ayant pas obtenu le minimum de parrains requis ne seraient pas pris en compte dans les opérations de contrôle des parrainages.
Ousmane Sonko s’était vu refuser par l’administration les documents nécessaires pour valider sa candidature, en dépit de décisions de justice ordonnant sa réintégration sur les listes électorales après sa radiation suite à sa condamnation à deux ans de prison ferme en juin 2023 pour « corruption de la jeunesse ». La décision n’étant pas définitive
Diffamation
La décision du Conseil constitutionnel de rejeter le dossier de candidature de l’opposant survient au lendemain du verdict de la Cour suprême dans un procès en cassation.
En effet, la Cour suprême a confirmé jeudi soir la condamnation d’Ousmane Sonko à six mois de prison avec sursis pour diffamation, un verdict qui le rendait déjà inéligible pour la présidentielle du 25 février, selon un de ses avocats.
« Cette décision est éliminatoire pour Ousmane Sonko », affirme Me Khoureyssi Bâ, un des avocats de M. Sonko, commentant le verdict rendu en défaveur de son client.
« Si la décision n’était pas rendue aujourd’hui, rien ne pouvait empêcher Ousmane Sonko d’être candidat à l’élection présidentielle », se désole Me Ciré Clédor Ly, autre robe noire qui a défendu l’opposant sénégalais.
L’actuel ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang , avait porté plainte contre Ousmane Sonko pour diffamation, faux et usage de faux, et pour injures publiques dans une affaire de détournement de fonds, affaire dite des « 29 milliards de francs CFA du Programme des Domaines Agricoles Communautaires (PRODAC) ».
Ousmane Sonko est condamné en première instance à 2 mois de prison avec sursis et 200 millions FCFA de dommages et intérêts à payer à Mame Mbaye Niang.
Le juge l’a relaxé pour les délits de faux et usage de faux, ainsi que d’injures publiques.
Le ministre avait décidé de faire appel tandis que l’opposant avait introduit un pourvoi en cassation.
Actuellement, incarcéré pour plusieurs chefs d’inculpation dont « appel à l’insurrection et complot contre l’Etat », Ousmane Sonko vient de voir s’envoler ses dernières chances de participer à la prochaine présidentielle.
tgv.sn