La confusion règne sur l’ouverture du procès de Ousmane Sonko. Certaines parties prenantes affirmant lundi la nécessité d’un renvoi, d’autres indiquant que l’audience prévue mardi n’est qu’un rendez-vous préparatoire.
Un certain nombre de ces parties ont souligné le flou dans lequel elles se trouvent alors que ce procès au lourd enjeu politique est annoncé depuis plus de deux semaines pour mardi.
« On est dans le flou total », a dit Me Abdou Dialy Kane, un des avocats de Adji Sarr, la jeune femme d’une vingtaine d’années qui a porté plainte contre M. Sonko pour viols. Son confrère pour la défense de Mme Sarr, Me El Hadji Diouf, avait annoncé fin avril la tenue du procès le 16 mai.
Me Kane a indiqué que, suivant la procédure, le procès devrait être précédé d’une audience préparatoire en présence des protagonistes, par exemple pour vérifier les citations à comparaître, et que cette audience n’a pas eu lieu.
« Il n’y a pas d’informations. Il n’y a rien. Nous irons au tribunal demain pour voir » où en est la procédure, a-t-il dit.
Certaines parties interrogées par l’AFP ont indiqué que c’était bien l’ouverture du procès qui était audiencée mardi. Mais une source proche du dossier, tenue à l’anonymat en matière judiciaire, a déclaré que l’audience de mardi consistait en un interrogatoire des accusés préalable au procès.
Le parquet était injoignable. Les avocats de M. Sonko sont restés très discrets.
Interrogé sur la nature du rendez-vous de mardi, l’un d’eux, Me Ciré Clédor Ly, n’a pas répondu précisément. Mais il a souligné qu’un procès devrait être renvoyé, invoquant l’insuffisance des délais laissés à la défense pour avoir copie du dossier, en prendre connaissance et préparer son travail.
Me Moussa Sarr, l’avocat de Ndèye Khady Ndiaye, autre accusée et patronne du salon de beauté de Dakar où travaillait la plaignante, a assuré que « le procès débute demain » mardi. Il a indiqué qu’un interrogatoire préalable des accusés avait été programmé lundi.
En cas de procès, M. Sonko est tenu de se présenter au plus tard la veille au greffe du tribunal. A défaut, la justice peut le faire amener de force ou le juger par contumace.
La possibilité d’une arrestation de M. Sonko a fait monter la tension à Ziguinchor.
M. Sonko a toujours protesté de son innocence et crié au complot du pouvoir pour l’écarter de la présidentielle de 2024. Se disant la cible d’un harcèlement, il a déclaré qu’il ne répondrait plus aux convocations de la justice sans garantie pour sa sécurité