La Senelec est dans une situation financière difficile. «(Elle) est en cessation de paiement», alerte dans les colonnes de L’Observateur de ce jeudi le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de l’électricité (SUTELEC), Habib Aïdara.

Ce dernier martèle : «On n’arrive plus à supporter nos charges, surtout le paiement des banques, qui ne nous accordent plus de découvert- on a atteint les plafonds. On ne peut plus, non plus, payer les producteurs indépendants qui nous fournissent 74% de l’énergie que nous vendons. Ils ont déjà déposé des lettres de mise en demeure et si la Senelec ne paie pas, ils vont arrêter la fourniture d’électricité et le pays risque d’être dans le noir.»

Si la société d’électricité en est arrivée là, c’est à cause des mauvais payeurs. Certes, la Senelec souffre des factures impayées des ménages, des contrats résiliés pour défaut de paiement et de la fraude, mais son plus gros problème reste l’ardoise que traînent de grandes entreprises et certaines institutions.

La liste est longue comme un bras. Le secrétaire général du SUTELEC a cité quelques débiteurs. Les agences autonomes (Apix, Ageroute, Anrac, Cour des comptes, ARTP…) doivent 2,4 milliards de francs CFA. Les entreprises parapubliques (Onas, Sonacos, OFOR, SAED, Grand Théâtre, ASECNA, ISRA…) traînent des impayés de 2,6 milliards.

Les Etablissements publics à autonomie financière (EPAF), comme les hôpitaux, les universités, l’Assemblée nationale, notamment, ne font pas mieux. Ils doivent 5,8 milliards à la Senelec. La facture est plus salée pour les sociétés de services (Sen’Eau, Sonatel, RTS, Port de Dakar…). Elle est d’environ 17,4 milliards. Les Collectivités territoriales, elles, doivent un peu moins, avec des impayés chiffrés à environ 16 milliards. Les industriels et les concessionnaires, pour leur part, sont à un cumul de 23,7 milliards.

Les mauvais payeurs se comptent même parmi les représentations diplomatiques. Leur facture s’élève à plus d’un milliard. Mais pour ces clients, la Senelec ne se fait pas trop de souci. Ils régularisent chaque fois à la fin de l’année, selon un responsable de la société d’électricité.

Pour pousser tout le monde à payer ses dettes, la Senelec a adressé des mises en demeure aux concernés en menaçant, pour certains, de suspendre la fourniture d’électricité. Pendant ce temps, renseigne L’Observateur, le ministère des Finances et du Budget est en train de chercher une solution pour sortir la Senelec de ses difficultés financières.