Au moins quatre personnes ont été tuées et 80 blessées par des tirs de l’armée lundi à Khartoum lors de manifestations massives dénonçant un coup d’Etat et l’arrestation de la quasi-totalité des dirigeants civils, a indiqué un syndicat soudanais de médecins prodémocratie.
Après que le général Abdel Fattah al-Burhanea dissous les autorités de transition dans un putsch dénoncé à l’international, le Premier ministre Abdallah Hamdok, son épouse, nombre de ses ministres et tous les membres civils du Conseil de souveraineté sont toujours dans aux mains des militaires, a indiqué son bureau.
La rue, elle, bien décidée à ne pas voir s’échapper la transition démocratique qu’elle pensait voir naître en renversant en 2019 le dictateur Omar el-Béchir, continuait lundi de crier son opposition au coup de force de l’armée.
« Le peuple a choisi un Etat civil » et « non un pouvoir militaire« , ont scandé les manifestants à Khartoum.
En avril 2019, l’armée a mis fin à 30 ans de pouvoir Béchir sous la pression d’une mobilisation de masse et, depuis août de la même année, le Conseil de souveraineté, composé équitablement de civils et de militaires a pris la tête du pays, promettant les premières élections libres fin 2023.
Mais lundi matin, la télévision d’Etat a été prise par les militaires et à la mi-journée le général Abdel Fattah al-Burhane y est apparu, répétant qu’il souhaitait toujours « une transition vers un Etat civil et des élections libres en 2023 », malgré la relève de tous les dirigeants de leurs fonctions.
Le gouvernement est dissout, de même que le Conseil de souveraineté; les préfets et ministres sont limogés, et l’état d’urgence est déclaré dans tout le pays, a déclaré le général.