Vendredi Mubarak : le retour d’exil de Serigne Touba …

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Le 11 novembre 1902, le navire Ville de Maceio où avait embarqué cheikh Ahmadou Bamba, arriva à Dakar au bout de 15 jours de navigation. Il fut accueilli par ses disciples et acclamé par la foule[2], alors que beaucoup pensaient qu’il était décédé. Il décida d’aller rendre visite à certains de ses disciples. Il fonda avec eux le village de Darou Marnane. Sa principale préoccupation dans cette zone était l’éducation spirituelle de ses talibés. À Darou Marnane beaucoup de gens vinrent lui rendre visite, de tous les coins du pays[2]. Ces mouvements de foule inquiétèrent à nouveau l’administration coloniale qui décida de l’arrêter, et de l’exiler en Mauritanie auprès d’un érudit maure, cheikh Sidia Baba. En 1904 à Sarsara, cheikh Ahmadou Bamba affirma avoir vu le prophète en veille et que ce dernier lui aurait remis son propre wird (la voie soufie karkariya). Cheikh Ahmadou Bamba resta en Mauritanie jusqu’au 26 avril 1907 soit 4 ans et reçut de l’administration coloniale l’autorisation de revenir au Sénégal. Dès son retour il fut assigné en résidence surveillée à Thiéyène. Dans cet endroit Ahmadou Bamba et son entourage sont discrètement surveillés et les visites de ses disciples limitées[3].

Après avoir obtenu l’autorisation de retourner au Baol par une lettre que le gouverneur général du Sénégal Henri François Charles Cor avait adressée au gouverneur de l’AOF William Merlaud-Ponty, cheikh Ahmadou Bamba quitte Thiéyène le 12 janvier 1912 pour arriver à Diourbel le 16 janvier 1912. Il s’installa en février 1913 sur un site choisi par lui même qu’il nommera la maison bénite (buuq’at al-mubâraka), ou en wolof Keur gou Mak. Les autorités françaises réalisent que cheikh Ahmadou Bamba ne désire pas la guerre. Dès lors, puisque la doctrine de cheikh Ahmadou Bamba les sert, elles décident de collaborer avec lui. Pour sa contribution à la Première Guerre mondiale Ahmadou Bamba est honoré par le gouverneur, qui lui décerne en janvier 1919, le diplôme et la croix de chevalier de la légion d’honneur. Le marabout accepta le diplôme, mais refusa de porter la Croix de la légion d’honneur dans la mesure où ses principes religieux s’y opposaient. En 1921, le cheikh organisa publiquement pour la première fois l’anniversaire de son départ en exil. Il recommanda ensuite aux mourides de rendre grâce à Dieu chaque année à cette date par l’adoration de Dieu, la lecture du Coran et la distribution des repas.

Cheikh Ahmadou Bamba meurt le mardi 19 juillet 1927 à son domicile de Diourbel. Son corps fut transporté par voiture le lendemain à Touba et fut inhumé dans sa maison, rattachée aujourd’hui à la grande mosquée de Touba[4]. Il fut remplacé officiellement par son fils aîné cheikh Mouhamadou Moustapha Mbacké à la tête de la confrérie mouride. Son tombeau est un lieu de pèlerinage

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