Plusieurs centaines de manifestants anti-gouvernementaux voulaient braver l’interdiction de manifestation dans la capitale du Burkina. Ils ont été  dispersés,  ce samedi, par des policiers anti-émeutes à l’aide de gaz lacrymogène selon l’Afp. Ils voulaient manifester à Ouagadougou contre le pouvoir.
Le centre de la capitale burkinabè a été quadrillé par un important dispositif de sécurité et où tous les commerces étaient fermés. Dans plusieurs quartiers de la capitale, des jeunes en colère ont érigé des barricades de fortune et incendié des pneus pour empêcher gendarmes et policiers de venir disperser d’autres manifestations.
En effet, les manifestants voulaient dénoncer « l’incapacité » du président Roch Marc Christian Kaboré à faire face à la violence djihadiste qui ravage le Burkina. Manif interdite par la mairie de Ouagadougou. « Je vous invite à prendre toutes les dispositions que vous jugerez utiles pour qu’aucune manifestation illégale ne puisse se dérouler sur le territoire communal » d’Ouagadougou, a demandé le maire Armand Beouindé, dans une note adressée aux commandants de la gendarmerie, de la police nationale et municipale.
L’insécurité règne dans le pays
La Coalition du 27 novembre, regroupant trois organisations de la société civile, avait appelé « l’ensemble des Burkinabè à sortir massivement » samedi « dans une ambiance pacifique, pour dénoncer l’insécurité grandissante et exiger le départ du chef de l’État », Roch Marc Christian Kaboré.
Qualifiant de « très chaotique » la situation au Burkina Faso « marquée par une sécurité en lambeau », le porte-parole de la coalition, Moussa Konaté, a annoncé qu’outre Ouagadougou, des manifestations étaient également prévues à Bobo Dioulasso, deuxième ville du pays, et dans d’autres grandes villes. « Nous sommes dans un contexte d’insécurité que tout le monde dénonce. On ne devrait pas entreprendre des marches dont on ne voit véritablement pas la plateforme revendicative », avait rétorqué Benewende Sankara, ministre de l’Habitat, dénonçant, au nom de la majorité présidentielle, dénonçant des « manifestations inopportunes ».
Internet mobile coupé
Alors que la colère grandit au Burkina Faso, le gouvernement a « décidé de prolonger la suspension de l’internet mobile pour une durée de 96 heures à compter de mercredi », sur l’ensemble du territoire national, après une précédente interruption de quatre jours pour « raison de sécurité ». Le Burkina Faso est pris, depuis 2015, dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique. Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l’est du pays.