Alors que les présidents du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Ghana se rendent jeudi à Bamako pour tenter de trouver une issue à la crise malienne, le mouvement de contestation va observer une « trêve » pour permettre aux Maliens de célébrer la grande fête musulmane de l’Aid el-Kebir.

Le mouvement de contestation au Mali va observer une « trêve » à l’approche de la grande fête musulmane de l’Aid el-Kebir, a-t-on appris dans la nuit de lundi 20 à mardi 21 juillet.

Le comité stratégique du Mouvement du 5-juin a « décidé d’observer une trêve au sujet de la désobéissance civile. C’est pour permettre aux Maliens de bien préparer et de célébrer la tabaski », nom donné en Afrique de l’Ouest à la fête du sacrifice, qui sera observée à la fin du mois de juillet, a déclaré à l’AFP Nouhoun Sarr, l’un des dirigeants du mouvement de contestation. « Pendant cette période, il n’y aura plus de manifestations. Et comme vous le savez aussi, nous nous apprêtons à recevoir les chefs d’États », a-t-il ajouté.

Les présidents de quatre pays d’Afrique de l’Ouest – Mahamadou Issoufou (Niger), Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Macky Sall (Sénégal) et Nana Akufo-Addo (Ghana) – se rendront jeudi à Bamako pour tenter de trouver une issue à la crise socio-politique que traverse le Mali, selon la présidence malienne.

« Décision très responsable et sage »

Issa Kaou Djim, le coordinateur de la plate-forme (CMAS) de soutien à l’imam Mahmoud Dicko, principale figure du mouvement, s’est « félicité » auprès de l’AFP de l’annonce de la trêve, la qualifiant de « décision très responsable et sage ».

Ce signe d’apaisement ne signifie toutefois pas un adoucissement des revendications du Mouvement du 5-juin. Dans un communiqué signé lundi soir par Choguel Maïga, l’un de ses principaux dirigeants, le M5-RFP réitère sa principale exigence : la « démission » du président Ibrahim Boubacar Keïta, alias « IBK », et de son régime. Le mouvement reproche à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), médiatrice dans la crise, d’être restée jusqu’ici muette sur ce point.

Ce signe d’apaisement ne signifie toutefois pas un adoucissement des revendications du Mouvement du 5-juin. Dans un communiqué signé lundi soir par Choguel Maïga, l’un de ses principaux dirigeants, le M5-RFP réitère sa principale exigence : la « démission » du président Ibrahim Boubacar Keïta, alias « IBK », et de son régime. Le mouvement reproche à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), médiatrice dans la crise, d’être restée jusqu’ici muette sur ce point.

Lundi, alors que quelques barricades ont été rapidement démantelées par les forces de l’ordre, les pourparlers diplomatiques se sont poursuivis en coulisses. L’imam Dicko a reçu les ambassadeurs au Mali de la France, des États-Unis et de l’Union européenne, à qui il a déclaré que si les portes du dialogue restaient ouvertes, la gouvernance au Mali devait radicalement changer, selon des participants à la rencontre.

Inquiétude croissante

La venue à Bamako jeudi de quatre chefs d’États qui comptent en Afrique de l’Ouest démontre l’inquiétude croissante des partenaires et voisins du Mali, pays pauvre confronté depuis des années à des violences multiformes.

Une délégation de la Cédéao conduite par l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan a recommandé dimanche la mise sur pied « de toute urgence » d’un gouvernement d’union nationale, comme l’a déjà suggéré le président Keïta. Elle a aussi proposé la nomination d’une nouvelle Cour constitutionnelle chargée d’examiner en priorité le litige électoral autour des résultats des législatives de mars-avril, considéré comme l’élément déclencheur de la crise actuelle. Mais les envoyés de la Cédéao ont souligné dans le même temps qu’ »aucune forme de changement non constitutionnel d’accession au pouvoir ne sera acceptée par la Cédéao ».

Cette feuille de route s’est heurtée au refus des dirigeants du M5-RFP, alliance hétéroclite de chefs religieux et de personnalités du monde politique et de la société civile, pour qui la crise quasi existentielle que traverse le pays ne se limite pas aux questions électorales.

France24