Plongée dans une crise économique et financière profonde, la société nationale La Poste Sénégal tente de sortir la tête de l’eau. Au cours d’une table ronde sur la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre du plan stratégique d’expansion de la société nationale (PSE 2023-2028), ce mardi 17 octobre, à laquelle l’AFD et La Poste française ont pris part, le directeur général Mahamadou Diaité a insisté sur l’impérieuse nécessité de la recapitalisation du groupe.
«La maison mère et nos filiales sont aujourd’hui dans une situation telle que la recapitalisation est indispensable», a déclaré le nouveau DG qui rappelle que dans le cadre du redressement de l’entreprise, les autorités étatiques ont annoncé un plan de restructuration et de sauvetage devant permettre un départ volontaire et négocié de 2721 employés.
Cette rencontre a, par ailleurs, permis de présenter les quatre projets du Plan Stratégique d’Expansion (PSE) de La Poste estimés à plus de 100 milliards de francs CFA. « Ce qui est le plus important dans ces actions, explique le DG, c’est la recapitalisation de la Poste qui est évaluée à 170 milliards F cfa. Comme le groupe doit à l’Etat du Sénégal 174 milliards f cfa, il suffira au gouvernement de transformer cette créance en apport nouveau. Il n’y aura pas de trésorerie à décaisser et le groupe La Poste pourra ainsi recapitaliser ».
« L’objectif, c’est de redorer le blason de l’entreprise car personne ne souhaite que La Poste demeure dans cette situation, ni le gouvernement, ni les populations encore moins les postiers que nous sommes. C’est pourquoi, il faut faire tout ce qui est possible pour sortir La Poste de cette situation», insiste-t-il. Pour ce faire, poursuit M. Diaité, il faut moderniser les services, dynamiser l’activité, aller chercher des financements. Mais aussi, mettre l’accent sur la formation et le renforcement des capacités des postiers. 
Ces projets nécessitent aussi, selon le DG Diaité, des moyens techniques importants, à l’image du « centre de tri, parce que si nous voulons l’automatiser, il faut de l’outillage fixe et mobile d’une importance particulière. Mais les ressources financières sont toujours nécessaires pour la formation et l’acquisition de moyens techniques ».