La Brigade de Recherches de Keur Massar a ouvert une enquête sur des allégations de scandale financier à la Ville de Guédiawaye qui impliquent le maire Ahmed Aidara. Cette affaire a été transmise aux gendarmes par soit transmis du parquet de Pikine-Guédiawaye
Les faits
Tout est parti d’un virement de 79 millions 986 mille francs CFA du Trésor public dans le compte de l’entrepreneur. « C’était une erreur », selon le maire Ahmet Aidara entendu par les enquêteurs. Il explique : «Cette année, nous avons lancé un appel d’offres pour la livraison de fournitures scolaires d’un montant de 79 millions 983 mille 300 francs CFA que devait réaliser l’entreprise Comptoir commercial Dabakh. Étant donné que l’année dernière on avait le même marché avec la société Sotrel dont la personne moral est le sieur Ibrahima Ndao, le secrétaire général Babacar Gaye, qui établissait l’acte d’engagement, s’est trompé en laissant le numéro du compte de la société Sotrel, ce qui a fait que le Trésor public a viré l’argent dans son compte par erreur.»
La version de l’entrepreneur Ibrahima Ndao qui contredit le maire
« L’argent versé dans mon compte est mon dû» se défend l’entrepreneur face aux gendarmes. Il s’agirait selon lui d’une partie des 135 millions 640 mille francs CFA que lui devrait la Ville de Guédiawaye en contrepartie de prestations réalisées à son profit entre 2022 et 2023.
Ibrahima Ndao se livre par la suite à un vrai déballage à propos des prestations énoncés
Il cite notamment, « 654 lampadaires (71 940 000 F CFA), 500 poulets (2 millions), 6 tonnes de dattes (14 millions), 9 tonnes de sucre (9,9 millions), des travaux dans le bureau et le domicile du maire (2 millions) et dans son domicile (9,5 millions). L’entrepreneur évoque aussi des remises d’espèces à Ahmet Aïdara (7 millions, 15 millions, 4 millions, 2,5 millions, 500 000, 10 millions à un de ses proches nommé Oumar Sy… »
Ahmed Aidara nie en bloc et affirme
« Il ne m’a jamais rien donné, ni en main propre ni par intermédiaire, jure-t-il. Nous n’avons signé aucun marché avec lui cette année. (…) S’il pense qu’on lui doit de l’argent, il n’a qu’à nous montrer des preuves.»
Pour Ibrahima Ndao tout se faisait «sur la base de la confiance». «Il n’y avait jamais d’écrit » il précise toutefois « Ce n’était que des marchés de gré à gré, en présence de témoins. C’est après avoir versé le premier acompte que Oumar Sy m’a envoyé ces documents, donc je viens de savoir que la Ville avait monté un dossier fictif.»
Aux dernières nouvelles , l’entrepreneur Ibrahima Ndao a été placé en garde à vue puis déféré au parquet. Il est actuellement sous surveillance électronique.
L’enquête se poursuit
tgv.sn avec libération